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Le changement - 2


Laurence Sanchez Blog - Le changement 2

L’idée-clef de pas mal de systèmes psychologiques, qu’ils soient tournés vers le développement personnel ou la thérapie - la frontière entre les deux ? -, c’est le concept de « changement ».


A quoi cela servirait-il, en effet, de mieux se connaître si ce n’est pour mieux vivre, ou être plus efficace, ou avoir de meilleures relations avec les autres ?


Nous pourrions dire que le concept de changement induit une « amélioration », un « progrès », et donc un état passé que l’on peut coder « moins » par rapport à un état nouveau dû au changement codé « plus », l’état « - » pouvant alors signifier « ignorance », « erreur » ou « échec » et l’état « + » signifiant « connaissance », « acte juste » ou « réussite ».


Mais pourquoi changer, se remettre en question est-il si difficile ?

Compte tenu de nos racines judéo-chrétiennes, la notion de culpabilité liée à l’erreur, à l’ignorance, à la faute est omniprésente. Est venu se greffer l’influence majeure de la philosophie aristotélicienne dès les débuts de l’ère chrétienne. Celle-ci se résume, pour l’essentiel, à ce que l’on appelle le principe du tiers-exclu, à savoir qu’une chose est soit noire soit blanche et qu’il n’y a pas de possibilité intermédiaire entre les deux. Ce principe de rigueur dualiste qui préfaçait la rigueur intellectuelle des mathématiques, fondement de la science moderne, fusionna avec l’alternative judéo-chrétienne.


Le monde allait peu à peu se diviser en deux groupes : ceux qui « savaient » et étaient dans la vérité parce qu’ils se ralliaient à ces principes de codification du juste et du vrai et ceux qui ne percevant pas le monde comme les premiers (sans doute par manque de rigueur scientifique, donc de connaissance) se trouvaient dans l’erreur. La culpabilisation intellectuelle était installée et avec elle, la culpabilité latente de l’acte même de « changer », doublement désagréable car cela signifie que jusque là nous nous étions trompés.


S'ajoute l'essor scientifique prodigieux de ces derniers siècles qui a entraîné notre mode de vie actuel dont le culte collectif sacrifie de plus en plus le développement personnel harmonieux de l’individu à son développement strictement social, -acquérir des savoir-faire pour servir le système- en donnant par ailleurs l’illusion que le premier doit être soumis au second ou encore qu’ils peuvent être menés indépendamment l’un de l’autre, ce qui est évidemment faux.





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